Aujourd’hui, Joachim Schöpfel, responsable du master I en Sciences de l’Information-Documentation à l’Université Lille III, répond à nos questions dans cette nouvelle interview. Il nous explique, entre autres, les fondamentaux enseignés dans ce domaine et comment orienter le plus possible l’étudiant vers la voie professionnelle.

Poledocumentation – Cinq minutes avec Joachim Schöpfel, responsable du master I Sciences de l’Information-Documentation à l’université de Lille III

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 Après des études et une thèse en psychologie à l’université de Hambourg (Allemagne), j’ai déménagé en France où j’ai travaillé dans la documentation scientifique au CNRS avant de retourner à l’enseignement supérieur, comme maître de conférences en sciences de l’information à l’université de Lille 3. Après trois ans de direction de l’UFR Information-Documentation, Information Scientifique et Technique (aujourd’hui département des Sciences de l’Information et de la Documentation SID), je dirige aujourd’hui l’Atelier National de Reproduction des Thèses (ANRT Lille). Je suis également responsable de la première année du Master Sciences de l’Information et de  la Documentation.

Concrètement, quels enseignements dispensez-vous au sein du Master des Sciences de l’Information et de la Documentation de l’Université de Lille III?

J’enseigne le marketing des services de l’information, le droit et l’éthique de l’information, l’audit et l’évaluation. J’interviens également dans un cours sur la description et le partage des documents, en particulier sur les identifiants et référentiels.

Que vous apporte votre activité d’enseignant?

De la discussion et des échanges, une veille permanente et une mise en question systématique de mes connaissances, ainsi qu’une ouverture d’esprit. Aussi, l’obligation de rendre compréhensibles et applicables mes centres d’intérêt scientifiques.

Quels sont les fondamentaux enseignés à des futurs professionnels de l’information-documentation au sein de ce master ?

On enseigne la théorie du document et les techniques de la documentation, l’informatique documentaire, l’organisation des connaissances, la méthodologie scientifique et professionnelle mais aussi l’environnement des services de l’information. Puis, surtout en 2e année, il y a  la spécialisation en parcours (dispositifs documentaires, veille, édition Web, recherche en SID).

En tant que responsable pédagogique du master, comment guidez-vous les étudiants dans la voie de l’insertion professionnelle?

Le master est proche du terrain et enseigne des compétences génériques demandées dans le domaine des métiers de l’information. Les stages occupent une place importante (minimum six semaines en première année, quatre mois en deuxième année), tout comme le travail autonome (dossiers) et l’apprentissage en mode projet. Nous travaillons dans un environnement technologique et économique intéressant, avec un réseau important d’intervenants professionnels et d’entreprises et de services pour accueillir nos stagiaires et recruter des étudiants diplômés. Par ailleurs, il est possible, surtout en 2e année, de faire ce master en alternance.

Selon vous, dans le secteur de l’information/documentation, quels sont les métiers de demain ?

Il est difficile de faire un pronostic dans un environnement professionnel qui évolue très vite. Actuellement, il y a des débouchés intéressants dans les domaines du web, des images et des données et, d’une manière plus générale, dans les produits et services à forte valeur ajoutée. Mais les compétences plus classiques sont toujours demandées – l’organisation et la gestion des connaissances, la veille, la conception et gestion des dispositifs documentaires, la conservation de l’information, la transformation des données en information et connaissance. Néanmoins, des compétences spécialisées ne suffisent pas – il faut être capable de s’adapter, d’être flexible, d’apprendre, de fonctionner en mode projet.

Enfin, quels seraient vos conseils à un étudiant récemment diplômé pour faciliter son insertion sur le marché du travail ? Et quels seraient-ils pour un étudiant encore dans le cursus universitaire afin qu’il n’ait aucun regret vis-à-vis de son parcours de formation ?

Profiter de la formation pour développer son réseau professionnel, apprendre à travailler en équipe et en mode projet. Il faut aussi être prêt à bouger et à saisir des opportunités, approfondir l’expérience pratique, ajouter des références et réalisations à son actif. Il est également important de valoriser des compétences à valeur ajoutée, même en dehors des métiers de l’information.

Propos recueillis par Camille Delbray.