Christophe Depreitère, documentaliste audiovisuel, travaille depuis 5 ans dans l’ensemble des domaines de la documentation audiovisuelle, la production et le conseil, le son, l’image animée et fixe, la presse écrite. Il répond à mes questions…
Bonjour Christophe, vous avez une expérience variée et riche, chargé de recrutement, de sondage CSA, écrivain Public – rédacteur de récits de vie, libraire, en tant que responsable des rayons Musique et Cinéma, animateur aux « Enfants d’Inter » et même Gagman pour Stéphane Collaro !
Vous maîtrisez donc différents domaines que vous transposez sûrement dans votre parcours professionnel de documentaliste audiovisuel ; pouvez-vous nous résumer vos missions dans ce domaine?
J’ai une licence de documentaliste audiovisuel préparée à l’INTD Paris (1) en partenariat avec l’INA (2) et une expérience diversifiée dans la presse écrite et les médias audiovisuels, je travaille depuis 2010 dans l’ensemble des domaines de la documentation audiovisuelle :
- dans le son, à la Discothèque centrale et à la documentation sonore de Radio France ainsi qu’en tant que conseiller musical pour le long-métrage « Douze ans d’âge ».
- en tant que recherchiste pour une société de production ;
- à la documentation écrite du quotidien Le Parisien et de RFI ;
- à l’image animée pour France Télévisions, à la Vidéothèque d’actualité d’Outremer 1ère, où j’étais chargé de recherche d’images et d’indexation des journaux ;
- et enfin à l’image fixe à la documentation photo du Parisien.
Entre chaque mission, parfois les intervalles de recherche d’emploi sont plus ou moins longs, actuellement vous êtes en poste depuis moins d’un an. Que faîtes-vous, avez-vous été formé et comment avez- vous trouvé ce poste?
Oui en effet, après 15 mois de chômage et de recherche et des dizaines de candidatures… C’est grâce à mon réseau socioprofessionnel (employeur et anciens collègues) que j’ai pu être recruté. Je suis actuellement Documentaliste audiovisuel dans la sonothèque d’une radio publique au sein du groupe France Télévisions, Outremer 1ère, qui diffuse ses programmes sur 9 territoires. J’ai eu une formation avec un binôme durant une semaine aux outils spécifiques pour indexer des magazines et des journaux radios.
D’après vous, quelles sont les compétences de base de votre métier et pour quelle finalité?
Et au quotidien, quels sont les outils ou méthodes que vous utilisez?
Je pense qu’une bonne culture générale de l’audiovisuel et des savoir-faire basiques en documentation audiovisuelle sont suffisants. Cependant dans le cas de missions d’indexation et de recherche de matériaux sonores pour Outremer 1ère, j’ai développé une connaissance à spectre large des cultures ultramarines afin d’abonder une base de donnée plus finement pour la réutilisation de ce matériel ; par exemple je vérifie les orthographes de noms propres spécifiques aux acteurs des territoires ultramarins qu’ils soient des acteurs économiques, politiques, scientifiques, culturels ou bien des noms propres liés aux activités culturelles ou à la faune ou la flore ; je vérifie aussi les sources pour construire des liens entre chaque matériel ; tout ceci dans un but de l’amélioration du référencement dans la base documentaire.
Pour l’indexation j’utilise Netia et Warehouse et selon les missions de recherche de documents sonores, j’organise celles-ci en fonction aussi de ma pratique de la ressource documentaire propre au domaine traité. De ce fait il n’y a pas une procédure identique pour chaque recherche, cela peut être une recherche sur mesure où l’on combine plusieurs procédures.
Vous avez plus ou moins des objectifs à remplir dans vos activités, et vous avez peu d’interaction ou de relation avec les équipes, n’est-ce pas ?
Pouvez-vous nous dire comment vous souhaiteriez que votre métier évolue ou quelles activités vous voudriez réalisées?
Mon travail est très solitaire et j’ai juste quelques échanges de mails en interne en cas de problème et je préférerais plus de collaboration avec les journalistes. Actuellement, j’ai un planning mensuel d’indexation des sujets d’information et des magazines, et j’effectue quelques recherches pour des journalistes assez rarement.
Il est vrai que j’aime travailler dans le secteur public de l’audiovisuel, et j’espère pouvoir être associé à des activités en lien avec la musique et la documentation dans le domaine musical. Par exemple, pouvoir travailler sur des programmes musicaux en place ou nouveaux.
Nous verrons bien comment ma mission actuelle va évoluer, pour l’instant je remplace une personne. Au début nous étions deux à la Sonothèque qui est intégrée au sein d’une équipe de la Vidéothèque d’Outremer 1ère et actuellement j’y suis seul.
Avez-vous travaillé sur un événement ou un projet qui vous a plus marqué qu’un autre ?
Par le passé j’ai eu des missions de conseil au sein de la Discothèque centrale de Radio France, ce sont des activités qui m’intéresseraient à nouveau car le travail est en lien avec un projet de création ; le rôle de conseil en ambiance musicale consiste à répondre aux attentes de producteurs internes et externes pour illustrer des films. A chaque projet, il y a un travail d’entretien sur les thèmes du film, puis une collecte de matériels pouvant satisfaire le projet dans ces étapes multiples. Les propositions sont acceptées ou à compléter, c’est un travail très interactif entre les ressources existantes, des musiciens réalisateurs et des producteurs.
Sinon dans le cadre de mes recherches de terrain pour la rédaction de mon Mémoire, mon dernier projet d’écriture, autour « De l’intérêt des agendas prévisionnels pour l’infodocumentation », consistait à étudier le logiciel de prévisions du service documentation d’info vidéo de France 3 et à présenter d’autres agendas prévisionnels ; outils pour lesquels j’ai conduit un travail réflexif en lien avec les critiques portées par des chercheurs. Livre : Documentation, prévisions et médias, Éditions universitaires européennes (July 16, 2014)
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Précisions :
(1) Depuis 1950, l’Institut National des Techniques de la Documentation forme des spécialistes de l’information – documentation en lien étroit avec la profession. Les 5500 diplômés de l’INTD-Cnam exercent, ou ont exercé, au sein des entreprises publiques ou privées, des responsabilités dans tous les secteurs d’activité. L’existence d’un réseau de professionnels ainsi qu’une implantation forte dans le tissu économique assurent le rayonnement de l’institut et facilitent les débouchés des nouveaux venus.
(2) L’Ina (Institut National de l’Audiovisuel) est une entreprise publique culturelle de l’audiovisuel chargée de la sauvegarde, de la valorisation et de la transmission de notre patrimoine audiovisuel.
Ina SUP (premier pôle européen des sciences et métiers de l’image et du son) a développé une offre complète de formation sur la télévision en relief à destination des professionnels de l’image et du son. Ina SUP, département de l’enseignement supérieur de l’Ina, propose 14 formations initiales diplômantes, du BTS au Master en passant par la licence. Toutes ces formations délivrent un diplôme d’Etat et bénéficient du cadre technologique et professionnel de l’Ina.