Pros de l’infocom, customisez votre emploi!
Vous comptabilisez déjà plusieurs années à votre poste actuel. Vous pensez avoir fait le tour de vos missions et vous commencez même à vous ennuyer ?
La solution ? Le « job crafting »
Le marché de l’infocom est peu dynamique et trouver un nouveau job correspondant à nos attentes n’est pas aisé. D’ailleurs, qu’est-ce qui vous garantit que l’herbe sera plus verte dans un autre poste ? Plutôt que de changer de job, pourquoi ne changeriez-vous pas votre job ? Et oui ! Vous allez faire du « job que vous avez » le « job dont vous rêvez » (ou du moins, quelque chose d’approchant !).
Nous allons vous expliquer comment faire pour personnaliser votre job, le remodeler en fonction de vos souhaits, et ainsi bénéficier d’un véritable regain d’intérêt…
Etape 1 : listez et notez vos tâches actuelles
Prenez une feuille de papier, ouvrez un fichier sous Word ou bien lancez une mindmap. Notez la totalité des tâches que vous effectuez chaque jour, semaine et mois. Indiquez quel est le temps passé sur chacune de ces tâches.
Si cela revêt une importance pour vous ou dans votre job, listez également les points d’amélioration possibles dans vos relations avec vos collègues, avec le public que vous recevez, avec vos partenaires (fournisseurs, clients, associés, etc.).
Vous pouvez maintenant noter chacune de vos tâches en fonction de critères que vous définirez. Par exemple, vous pouvez déterminer si les tâches sont utiles ou non à votre job au quotidien ou encore si vous y prenez du plaisir ou pas. Pour vos relations avec vos collègues, vous devrez déterminer lesquelles sont à améliorer, si vous pouvez augmenter la coopération professionnelle avec certains d’entre eux, ou encore la réduire (personnes nocives ou pas productives).
A ce moment, examinez les missions qui obtiennent les moins bonnes notes. Pouvez-vous les réduire, les reporter, les déléguer ou les automatiser ? Vous gagnerez ainsi un temps précieux.
L’astuce : n’hésitez pas à faire des recherches pour savoir si vous pouvez faire « autrement » vos tâches quotidiennes. Une recherche sur « automatiser les publications sur les réseaux sociaux » apportera aux Community managers de bons conseils pour utiliser Hootsuite par exemple, et ainsi gagner un temps précieux. Automatiser vos tâches, c’est déjà du job crafting 😉
Etape 2 : comparez et trouvez des idées
Vous avez peut-être, à cette étape déjà, une idée précise des nouvelles tâches que vous souhaitez réaliser, ou bien des méthodologies que vous envisagez de modifier. Bravo ! Je vous conseille donc d’aller à l’étape 3.
Pour les autres, voici quelques pistes pour trouver des idées de « customisation » de votre job :
- Nous vous conseillons en premier lieu de consulter des référentiels métiers, et pas seulement ceux décrivant votre emploi, mais aussi ceux approchants.
- Vous pouvez ensuite décortiquer les programmes de formation : celles des universités ou des organismes spécialisés.
- Poursuivez en recherchant des CV de pros de l’infocom. Regardez quelles sont les compétences qu’ils mettent en avant.
- Ensuite, engagez une discussion avec d’autres pros de l’infocom (étudiants, professionnels junior ou senior, enseignants en documentation) et voyez quelles sont les missions qu’ils réalisent, les tâches qu’ils effectuent qui pourraient vous être utiles ou vous plaire.
- Enfin, visitez les blogs dédiés à l’actualité de l’infocom, pêchez des idées…
Allez, on est super sympa chez PoleDocumentation, on vous propose ci-dessous notre propre wish-list de « job crafting »… Elle n’est bien sûr pas exhaustive, mais vous pouvez vous en inspirer !
O Customiser son environnement
Changer de pièce
Redécorer son bureau
Acquérir de nouveaux équipements (ordinateur, scanner, smartphone…)
O Valoriser son expertise (et « slasher« )
Créer un blog
Rédiger des articles pour un magazine spécialisé en infocom
Mettre en ligne des présentations sur des aspects de votre métier et les promouvoir
Devenir intervenant professionnel à l’Université
Créer son identité numérique, se lancer dans le Personal Branding
O Former ou se former
Demander à suivre une formation professionnelle
Rédiger pour soi-même un dossier documentaire de formation à une tâche, un logiciel, un outil, une spécialisation (avantage : ça ne vous coûte que du temps).
Recevoir, former et épauler un stagiaire
Rédiger un livret d’accueil pour les nouvelles recrues, les former
Rédiger ou mettre à jour les documents de formation à votre poste
O Se diversifier
Utiliser de nouveaux outils ou logiciels
Obtenir de nouvelles responsabilités ou en inventer
Récupérer (en entier ou partiellement) certaines tâches de vos collègues ou chef, qui les ennuient mais qui vous stimulent
Elargir son périmètre d’action (dans infocom, il y a com[munication], par exemple !)
Lancer des événements internes ou externes
Mettre en place la présence en ligne (réseaux sociaux, site web) de l’entreprise si cela n’est pas déjà fait
Participer à un gros projet lancé par l’entreprise, en proposant de documenter les réalisations, en mettant en place une veille spécialisée à destination des différents acteurs…
O Modifier son emploi du temps
Télétravail, partiel ou total
Changement de l’heure d’arrivée, de départ ou de pause médiane
Réduction ou augmentation des heures
Récupération d’heures en échange d’une implication importante dans un projet
O Relation avec les collègues, ou avec le réseau
Proposer à vos collègues de vous rendre ensemble à un événement pro en marge de votre travail
Lancer un brainstorming pour un projet qui vous tient à cœur
Monter un réseau professionnel : en direct et sur les réseaux sociaux, participer à des événements où vous pouvez réseauter
Organiser un « dîner presque parfait » dans l’entreprise : chaque collègue amène un plat un jour de la semaine
Lancer une bataille de post-it (ben quoi ?!)
O Améliorer sa rémunération
Négocier des primes, des avantages en nature ou un variable en échange de réalisations apportant des bénéfices (argent, temps, qualité, quantité…) à l’entreprise
Etape 3 : déterminez les changements à effectuer et fixez vos objectifs
Vous avez donc désormais une liste des nouvelles missions que vous souhaitez réaliser. Sélectionnez-en deux pour commencer et fixez-vous des objectifs.
Pour cela, prenez en exemple la méthode SMART (Spécifique, Mesurable, Acceptable, Réalisable, Temporellement défini), qui conseille de déterminer un objectif chiffrable, atteignable et dont la deadline est connue.
Exemple : obtenir 100 contacts ciblés sur LinkedIn dans deux mois.
Etape 4 : parlez à votre supérieur
Il y a peu de chances que vous vous lanciez dans le job crafting sans en parler au minimum à votre supérieur, voire à vos collègues ! Et c’est d’autant plus vrai si vous avez besoin de la coopération de ces derniers pour certaines missions, de négocier un budget pour vos nouvelles tâches, ou encore de modifier votre fiche de poste…
Il s’agit là d’un nouveau défi dans le cadre du job crafting : convaincre les autres d’adhérer à votre nouvelle conception de votre poste. Nous vous conseillons de rédiger un mini pitch, qui présentera grâce à la méthode CAB(P) les caractéristiques, les avantages, les bénéfices (et les preuves).
Exemple d’un argumentaire CAB(P) :
Je souhaiterais acquérir un nouveau logiciel de veille, édité par la société BiduleVeille et commercialisé à 10.000€ (caractéristiques), il est plus rapide et propose par défaut de surveiller 200.000 sources (avantages). Ce nouvel outil me permettra d’augmenter les informations trouvées sur nos concurrents (bénéfices). J’ai imprimé ici le livre blanc de l’éditeur ainsi qu’un email que m’a envoyé une documentaliste de mon réseau à propos de ce logiciel, qu’elle utilise quotidiennement et qu’elle trouve très adapté à son activité (preuves).
N’hésitez pas à montrer à votre boss ce qu’apportera votre nouvelle organisation, vos nouvelles tâches, vos nouvelles méthodologies… à l’entreprise. Saupoudrez votre discours de mots-clefs tels que flexibilité, gain de temps, augmentation de la qualité-quantité, meilleure organisation, satisfaction client… et prouvez à l’aide d’éléments concrets.
Si malgré tout cela, votre responsable vous semble réticent, alors proposez une période de test.
Astuce : à lire « Vendre une idée à son boss »
Vous sentez-vous prêt(e) à devenir maître, sinon de votre carrière, au moins de votre quotidien professionnel ? Alors qu’attendez-vous pour commencer à rédiger la liste de vos tâches ?!
Etape 5 : valorisez votre démarche de job crafting
Le job crafting a tout de même un inconvénient. Il vous fait rester dans votre emploi plus longtemps…
Et si un jour vous changez malgré tout d’emploi, le recruteur pourra s’écrier « 15 ans au même poste ? vous vous êtes endormi(e) ou quoi ?! ».
Comment éviter cela ? C’est simple. Deux possibilités :
– Vous expliquez à l’oral à votre interlocuteur que vous êtes certes resté(e) au même poste pendant 15 ans, mais que vous ne vous êtes pas endormi(e) dans la routine. La preuve, vous avez participé à tel projet de l’entreprise, vous êtes passé(e) d’une équipe de 2 à 10 personnes à manager, vous avez mis en place le nouveau logiciel de veille du département innovation de votre groupe, etc…
– Vous notez sur votre CV plusieurs expériences dans la même entreprise en fonction des tâches réalisées, et ce même si votre intitulé de poste n’a pas bougé ! Par exemple, vous étiez d’abord assistant(e) documentaliste dans l’entreprise BiduleMachin pendant 2 ans, puis vous avez évolué vers un poste de documentaliste chez BiduleMachin pendant 3 ans et enfin, vous êtes devenu(e) documentaliste, responsable de l’équipe Prospective (3 collaborateurs) l’année dernière…
La dernière astuce : il y a peu de chances que votre contrat et l’intitulé de votre poste soient modifiés en fonction de votre évolution dans l’entreprise liée au job crafting. Aussi, je vous recommande de noter la totalité des missions et tâches réalisées, si possible de les faire systématiquement valider par écrit à votre supérieur… voire même de demander des « attestations » écrites pour prouver les nouvelles responsabilités assumées dans le cadre d’une recherche d’emploi à l’avenir…
Adeline LORY