Dans la précédente partie de ce dossier, je vous ai expliqué que réussir sa candidature spontanée, c’est identifier un besoin de l’entreprise. Voici comment faire… Partie 3 du Grand Guide de la Candidature Spontanée !
Trois grandes étapes dans la détection du besoin : identifier un besoin, le qualifier, découvrir le circuit de décision. Il vous faudra ensuite mettre sur pied une offre de service correspondante.
Comment détecter un besoin ?
Votre estomac est vide et grogne. Si vous y prêtez attention, vous devinerez qu’il s’agit de la manifestation de votre faim et en conclurez que vous avez besoin de manger.
La détection des besoins d’une entreprise est un peu plus difficile à réaliser, mais l’idée est la même : un constat qui vous amène à la supposition d’un besoin :
- Un salarié de l’entreprise X vous dévoile que l’entreprise va mettre en place une matériauthèque d’ici quelques mois > besoin.
L’entreprise aura besoin de réunir les matériaux, le mobilier, de mettre en place une solution de catalogage et de prêt des matériaux, etc. - Vous lisez dans un quotidien qu’une médiathèque va sortir de terre dans l’année à venir > besoin.
Des emplois vont être créés pour la gestion et l’animation des services du futur équipement. - En cherchant des informations sur une entreprise, vous vous rendez compte qu’elle ne dispose d’aucun compte sur les médias sociaux > besoin.
A vous de démontrer au responsable l’intérêt d’une communication en ligne pour le développement de sa structure.
Identifier le besoin, quelles ressources ?
Vous avez divers moyens à votre disposition pour détecter les besoins :
- Consulter les profils des salariés et dirigeants d’une entreprise, ainsi que tout autre contenu sur leur travail ou réalisés par eux (présentations powerpoint, interviews dans les médias…). Il y a en général de petits indices à récolter, qui peuvent vous permettre de détecter un besoin avec des « signaux faibles ».
- Lire les offres d’emploi, et surtout entre les lignes de l’annonce. Si la société ciblée n’a pas publié d’offres, pensez à en trouver d’autres d’entreprises proches, ou bien dans le même secteur d’activité.
- Prendre connaissance d’études et de sondages, quand cela est possible de mémoires et rapports de stage, etc.
- Suivre les projets de loi et l’actualité juridique liée à votre métier ou secteur d’activité.
- Mettre en place une veille sur l’actualité des entreprises de la zone géographique visée, ainsi que sur les grands projets locaux en cours.
- Etc
Comment créer une veille sur les entreprises de votre région ?
Dépouillez la presse régionale (Le Parisien, Sud Ouest, Journal de Saône et Loire...), les rubriques régions ou économie de la presse nationale (Les Echos, La Tribune…), les revues spécialisées (Usine Nouvelle, Le Moniteur…). Surveillez les newsletters des CCI ou des agences de développement économique. Gardez un oeil sur les blogs ou sites web d’actualité régionale.
Pour en savoir plus, vous pouvez (re)lire : « Recherche d’emploi : créer une veille sur les entreprises régionales… »
Dans les tous les cas, il est très important de collecter un maximum d’informations sur le ou les secteur(s) d’activité visé(s).
Si vous souhaitez obtenir des résultats encore plus concrets, pourquoi ne pas réunir un groupe de chercheurs d’emploi et mettre sur pied un markethon ?
Vous pouvez par exemple constituer un petit groupe de chercheurs d’emploi, étudiants et jeunes diplômés (dans l’idéal ayant suivi, comme vous, une formation en info-com). Les membres de ce groupe s’engagent ensuite à créer un fichier d’entreprises à démarcher (il y a parfois des documents téléchargeables gratuitement sur les sites des CCI). Ils partent ensuite, en duo par exemple, à la rencontre de personnes identifiées dans l’entreprise, leur présentent les compétences des spécialistes de l’info-com et notent sur un document chaque besoin identifié dans ce domaine. Les membres du groupe partagent ensuite les informations recueillies.
Pour en savoir plus, vous pouvez (re)lire : « Pistes pour lancer un markethon… »
Quels arguments après la détection des besoins ?
- « Lors d’un passage au Syndicat professionnel des documentalistes, j’ai appris que votre groupe projetait de mettre en place une banque de données sur l’économie sectorielle. »
- « Je vous écris car j’ai appris que votre entrepôt allait s’agrandir. J’ai travaillé pendant 10 ans comme manutentionnaire chez Transports Hervé et 2 ans comme cariste chez Pièces Autos Rapides. »
Source - « Le nouveau produit Apple / Google bouleverse considérablement les usages des téléphones portables aujourd’hui. Votre entreprise est particulièrement concernée puisque les éditeurs de sites webs doivent s’adapter aux différentes taille d’écran des PC, portables, tablettes et ce sujet est particulièrement dans mon domaine de compétence. A la recherche de nouveaux challenges professionnels j’aimerais beaucoup intégrer votre équipe. »
Source
Ces trois exemples vous démontrent comment les candidats ont utilisé des informations en leur possession pour présenter leurs arguments.
Qualifier le besoin
Les équipes commerciales ont pour habitude de juger si un prospect (ou un projet) est plutôt « chaud » ou « froid ». Cela leur permet de choisir leur stratégie de démarchage de ce prospect, s’il est « chaud », elles peuvent entamer leur discours commercial, s’il est « froid », elles l’enregistrent dans un logiciel dédié et reprogramment une tâche pour un peu plus tard…
Dans le cadre d’une démarche de candidature spontanée, vous pouvez aussi déterminer si le besoin détecté est :
- Chaud : la mise en place de la réponse au besoin va être réalisée dans les semaines ou moins à venir ;
- Tiède : l’entreprise pourrait envisager de faire appel à vos services dans les 6 à 12 mois, peut-être parce qu’elle n’a pas le budget ou a d’autres projets à mener auparavant. Il est possible aussi de proposer une collaboration « a minima » en attendant mieux, par exemple via l’auto-entrepreneuriat ou si vous êtes encore étudiant, un stage ;
- Froid : il n’y a rien de concret qui se dessine avant un à deux ans, voire plus. Ne déployez pas le « grand jeu », mais conservez précieusement le contact et ressortez-le en temps utile.
Découvrir le circuit de décision
Cette étape est absolument indispensable. Vous pouvez passer des heures à convaincre un professionnel du bien fondé de votre candidature spontanée… et apprendre qu’en fait, il faut faire valider votre potentielle embauche par deux autres personnes. Autant donc bien vous renseigner en amont pour inclure la totalité des « décideurs » dans vos démarches dès le début, et personnaliser votre discours.
Pas de secret, pour découvrir de circuit, vous devrez fouiller sur le site de l’entreprise (ex : organigramme), les réseaux sociaux, et plus sûrement obtenir des informations auprès de contacts en interne (ou proches : professionnels travaillant chez les partenaires de votre entreprise cible, par exemple).
La suite du guide dans la partie 4…
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